Personnages O

, LUIS ORGAZ YOLDI général monarchiste(1881-1946)
Déja général, il avait conspiré contre la République dans le coup d'Etat manqué de Sanjurjo et jeté en prison. En mars 1936, il avait été des premiers généraux conjurés. Eloigné aux Canaries par le gouvernement Républicain, il put collaborer activement avec Franco. En septembre 1936 il appuya sans condition la nomination de Franco comme chef de gouvernement et généralissime. En novembre 1936 il prit le commandement d'une division qu'il dirigea sans succés dans la tristement célèbre bataille de Jarama de février 1937. Au mois de mars il ne fut pas plus efficace dans l'aide qu'il aurait du apporter aux Italiens dans la bataille de Guadalajara et on le relégua à un poste de recrutement et de formation. A la fin de la guerre, Franco le nomma capitaine général de Catalogne et en 1945 chef d'Etat Major, rang qu'il occupait à sa mort en 1946.


          

ORTEGA Y GASSET, José (1883-1955),
Né à Madrid, cet écrivain et philosophe espagnol, de renommée
internationale, connu pour sa critique humaniste de la civilisation, fut nommé dès 1910 professeur de
métaphysique à l'université de Madrid. Ses articles et ses essais sur des sujets philosophiques et politiques
contribuèrent à la chute de la monarchie espagnole en 1931. Déjà opposant à la dictature de Primo de Rivera,
il participa au "pacte de SAN SEBASTIAN" et fut considéré comme un des "pères spirituels de la République".

En 1931, il fut élu député aux Cortes, mais démissionna cette même année.
Au début de la guerre, se sentant à la merci des miliciens, il se réfugia dans la Résidence des Etudiants.
Il avait raison d'avoir peur, car si en 1930 et 1931 il avait été le grand mentor de la République, en vrai démocrate,
il avait tout de suite été déçu par la conduite des dirigeants des gauches espagnoles et avait écrit des articles
manifestant sa déception. Beaucoup républicains prirent ceci pour une désertion et une trahison, mais sa grande renommée
internationale le mit provisoirement à l'abri des "paseos" du petit matin.

    Fin juillet 1936, une association intellectuelle prorévolutionnaire, la Alianza de Intelectuales Antifascistas
para la Defensa de la Cultura * ,
publia un manifeste destiné au monde entier. L'Alliance contacta
ORTEGA Y GASSET et lui demanda de signer ce manifeste. Celui-ci commença par refuser, mais, terrorisé
par l'ambiance angoissante et menaçante, finit par le signer. L'histoire a retenu cette signature. Les encyclopédies
le classent dans les sympathisants républicains.
Mais après la signature, les miliciens exigèrent qu'il lance un appel par RADIO AMERICA, et cette fois le
philosophe refusa. Ce refus posa un problème : perdre
un soutien de cette envergure n'était pas une bonne
propagande pour la République, il fallait donc salir son image.
En conséquence il devint brusquement orienteur de la "phalange" et du "fascisme" entre autres petites choses,
destitué de sa charge dans l'Université et d'autres organismes.
L'accusé, convaincu de ce que cela signifiait, s'empressa de disparaître et réussit à s'embarquer à ALICANTE pour
entrer en France le 7 août (1936).
Il vécut en France, les Pays-Bas, l'Argentine et le Portugal.

Après s'être mis à l'abri à l'étranger, il exprima ses véritables pensées, que ce soit en public ou en lettres privées.
Il accusa
aussi très durement les intellectuels étrangers de dogmatiser sur l'Espagne sans avoir la moindre
idée, ni de son histoire ni de la réalité présente et de discréditer, de ce fait, la fonction intellectuelle.

Toutefois, lorsqu'il il rentra en Espagne en 1945 , il refusa toute collaboration avec Franco.
Il mourut le 18 de octobre 1955 à Madrid.

*L'Alliance d'Intellectuels Antifascistes pour la Défense de la Culture


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