............Tous les historiens conviennent que STALINE avait décidé de se débarrasser du P.O.U.M. et de ses dirigeants et, en particulier de ANDRES NIN.
Le Komintern et le Parti Communiste, étaient chargés de la mise en œuvre de la machination, probablement mise au point par YESHOV. NIN avait déjà été destitué de son poste de ministre de la Justice en décembre 1936 par le P.S.U.C. Un ami de longue date, OVSEENKO, en visite à Barcelone avait fait semblant de ne pas le reconnaître. Des rumeurs couraient que le mouvement aurait été infiltré par des espions envoyés par Franco. On va maintenant l'accuser d'être un groupement à la solde des fascistes, puis on prépare un complot, On oblige un certain CASTILLA et un autre faux vrai ( ou un vrai faux) conspirateur du nom de GOLFIN de préparer un faux projet pour la cinquième colonne et de se faire prendre. Dans le dossier figure un plan codé des principaux points stratégiques de Barcelone et une lettre que NIN adressait à Franco. Puis à GERONA, on fait une perquisition chez un libraire chez lequel on avait laissé en garde, une valise quelques jours plus tôt, La valise est pleine de documents ultra - secrets, sur lesquels figurait le tampon du P.O.U.M. ( ! !).
On retrouve dans les nombreux ouvrages qui ont été écrits sur ce thème, les noms de ORLOV, qui était le chef du N.K.V.D. et principal instigateur de la manœuvre, ORTEGA, GERÖ, TOGLIATTI, ROCA, HERNANDEZ, CODOVILLA, et bien d'autres qui étaient mêlés de très près au complot, mais tous les autres, dont certains crièrent après coup au scandale, où étaient-ils ? NIN n'eut à ce moment là, aucun défenseur dans les milieux politiques ou intellectuels.
Le 16 juin 1937 Andres NIN est arrêté et, pour le monde, il disparaît à tout jamais. Le P.O.U.M est déclaré illégal et les principaux dirigeants jetés dans des cachots à Madrid.
........NEGRIN resta muet comme une carpe, à
part une petite intervention dans une séance du Conseil de Ministres.
Seuls les murs se mirent à parler et ils disaient en catalan : ON ES
NIN? ...........
On sait maintenant qu'il fut emmené à ALCALA DE HENARES et torturé
à fin qu'il signe des aveux. Les méthodes soviétiques pour
obtenir des aveux étaient pourtant très efficaces. On empêchait
les personnes de dormir et les interrogatoires duraient pratiquement nuit et
jour. Au bout de dix à quinze jours, tous avouaient n'importe quoi, mais
NIN refusa de signer une quelconque culpabilité personnelle ou de ses
amis, ce qui sauva la vie de ces derniers. ORLOV et Vittorio VIDALI décidèrent
alors de fabriquer une fausse tentative de libération. On pourrait alors
le tuer en faisant croire qu'il s'évadait, ce qui confirmerait, d'ailleurs,
la preuve de sa "culpabilité".
Un commando composé de plusieurs allemands attaque la villa où NIN est prisonnier. Ils parlent tout haut pour qu'on puisse bien les entendre, et ils poussent même la plaisanterie jusqu'à " perdre " des billets de chemins de fer. Puis quatre hommes le font monter dans une voiture qui démarre direction sud. D'après les historiens ces quatre hommes seraient : ORLOV, un brésilien que tout le monde prenait pour un russe et qui s'appelait en réalité JOSE ESCOY, puis deux espagnols dont les noms ont été rayés sur les documents retrouvés dans les archives du KGB.
Ces quatre hommes s'arrêtent sur le bord de route entre ALCALA DE HENARES et la commune de PERALES DE TAJUÑA. Là, ils assassinent et enterrent NIN au pied d'un arbre à environ cent mètres de la route. Mais, dans un reportage que j'ai vu à la télévision, la fille de NIN, interrogée à ce sujet n'en avait aucune certitude.
.Ainsi disparaissait un homme qui avait peut-être eu le tort d'être sincère, mais ce qui est certain c'est qu'il avait eu celui de préférer TROTSKY à STALINE.
sommaire