Et assassinats commis par les bons...

On a voulu assassiner Dieu. Y est-on parvenu?



      Dans toutes les villes où le soulèvement a été vaincu, ou n'avait pas encore eu lieu, et que les Républicains sont maîtres de la situation, c'est la révolution. La folie semble s'être emparée aussi de cette autre partie de l'Espagne.
Si les premières mesures ont été d'interdire tous les partis de droite et les journaux "réactionnaires", c'était des mesures bien inutiles. On ne voit pas qui aurait bien pu s'aventurer à se proclamer de droite ou oser écrire le moindre petit article !.
Toute manifestation religieuse va être reglementée et, de fait, interdite. Il faut demander une autorisation gouvernementale pour pouvoir enterrer les morts
religieusement*.
On offre des primes à ceux qui se marieront civilement etc..

On réquisitionne les hôtels, les usines, les locaux des journaux et, en général toutes les maisons des riches. Tout ceci devient les luxueux sièges sociaux des syndicats et des partis politiques "rouges".
Pour transformer, il faut détruire tout ce qui peut rappeler le passé !
On a donné des armes au peuple, il va s'en servir. Il se forme des bandes d'extrémistes armés aux noms révélateurs: "Las FURIAS"(les furies) "Los LEONES ROJOS" (les lions rouges) "Los LINCES de la REPUBLICA" (les lynx de la République)"FUERZA Y LIBERTAD" (Force et liberté) ou des noms d'hommes politiques de gauche, espagnols ou étrangers. Et c'est un véritable carnage. Un flot immense d'assassinats, de spoliations, de destructions ( ce ne sont pas mes propres paroles) On s'attaque d'abord aux personnes. Les hommes, femmes ou enfants qui appartiennent, soit à l'aristocratie soit aux classes aisées sont assassinés, incarcérés ou jetés à la rue.
Frank BOKERNAU qui, d'un reportage fait sur le terrain, en fit un livre écrit ce paragraphe terrible:
Le caractère impitoyable massacres, la joie sauvage des tueurs devant la mort de leurs victimes, l'irrégularité de la procédure, ou plutôt l'absence de toute procédure, l'exécution de personnes qui ne s'étaient rendues coupables d'aucun délit, autant de choses qui ont fait de la terreur de masse un objet d'effroi non seulement pour ceux qui l'ont vécue mais encore pour les générations suivantes. *

Puis on continue avec les biens. G. ROUX écrit : -" Dans la seule Catalogne et au 29 juillet (soit onze jours après l'insurrection) il y avait déjà eu mille huit cent biens confisqués. Mais on ne s'arrête pas aux seuls immeubles ! . Les bijoux, les comptes en banque et tout ce qui peut y avoir de valeur est pillé ou " saisi"

Le "temps" du 30 juillet écrit dans ses colonnes : - Le Gouvernement Catalan réquisitionne les collections des riches particuliers - et il cite un communiqué officiel publié dans ce sens : - "On a pu ainsi sauver (sic) la belle bibliothèque de l'historien VALLS TABERNER bien connu pour ces opinions de droite"-

La réforme agraire avait été entreprise sans succès en 1933 et 1934. Il paraît qu'aucun pays qui a entrepris cette tâche n'y est arrivé. Alors cette Espagne va prendre des mesures radicales. On commence par massacrer les propriétaires les plus importants, on brûle leurs titres de propriété et on s'empare de leurs domaines. Tout cela se fait dans un climat de fête et d'euphorie. On cesse aussi de payer les dettes et dans certaines régions, on va même déclarer la monnaie illégale. Mais... les paysans installés sur ces terres vont très vite déchanter. Il s'est créé des "comités de collectivisation" censés gérer les domaines saisis, si bien que les personnes chargées de les mettre en valeur ne savent pas vraiment à qui appartiennent ces terres, ni pour qui ils se donnent tout ce mal. Les miliciens des comités ordonnent, imposent, réquisitionnent, volent. Les paysans se rendent vite compte que ces nouveaux maîtres n'ont pas du tout amélioré leur sort.
Dans l'industrie ce n'est pas mieux. Tout a été brisé et les ingénieurs sont, soit assassinés ou en fuite. Il n'y a plus de capitaux et les comités ouvriers supposés diriger les usines passent leur temps à discuter et à se contredire. Seule, la Catalogne arrive à avoir, même médiocre par manque de rendement, une production quasi normale, mais elle sera, elle aussi, étouffée par une bureaucratie envahissante.
Sur tout le territoire resté à la République, les églises et les couvents sont invariablement incendiés et pillés. Et pourtant au départ, l'Eglise n'avait pas pris part au "movimiento"! CLAUDEL parle de seize mille prêtres assassinés et pas une seule apostasie. Les chiffres avancés par HUGH THOMAS sont de 12 évêques, 5255 prêtres, 2492 moines 283 religieuses, et 249 novices la plupart assassinées après avoir été violées en viols collectifs.

 Georges ROUX parle de 15 000 prêtres ou religieux, dont quatorze évêques.

Les historiens vont signaler quelques cas parmi tant et tant d'autres. Ils citent le curé de NAVAMORALES à qui on inflige les mêmes supplices que le Christ, excepté la crucifixion . L'évêque de JAEN est tué par une foule d'environ deux mille personnes dans un terrain marécageux où on l'a traîné. Une religieuse est assassinée dans le couvent de Nuestra Señora del Amparo parce qu'elle refusait de se marier avec l'un des miliciens qui avait mis le feu au couvent. De nombreuses religieuses sont violées avant d'être égorgées. Il y a de nombreux cas de prêtres émasculés et a qui on a enfoncé leurs parties sexuelles dans la bouche. Le cas le plus cité est certainement celui de monseigneur FERRER évêque de Tarragone que l'on va retrouver affreusement brûlé et a qui on avait coupé un bras en plusieurs morceaux. On obligea les évêques de GUADIZ et d'ALMERIA à laver le pont d'un bateau prison avant d'être abattus. Le cadavre d'un jésuite fut exposé au milieu de la rue MARIA DE MOLINA à Madrid avec une pancarte "Soy Jesuita" (je suis jésuite) A CERNERA, on introduisit des grains de chapelet dans les oreilles des moines jusqu'à leur percer les tympans. A BARCELONE des multitudes vinrent contempler les corps de dix-neuf religieuses salésiennes qui avaient été exhumés. A CIEMPOZUELOS, on jeta le prêtre DIAZ del MORAL dans un corral plein de "toros" qui le tuèrent à coups de cornes, et puis on lui coupa une oreille pour faire une parodie de corrida. Des prêtres furent brûlés vifs; d'autres durent creuser leur propre tombe. A ALCAZAR DE SAN JUAN un jeune homme très pieux eut les yeux arrachés et dans cette province de CIAUDAD REAL don ALICIO LEON-DESCALZO fut châtré et ses organes sexuels lui furent enfoncés dans bouche. (Décidément c'était une manie) Un crucifix fut enfoncé dans la bouche de la mère de deux jésuites. On jeta huit cent personnes dans un puits de mine.
A AZUAGA (Badajoz) le 30 août 1936, les miliciens lâchent 21 prisonniers attachés deux par deux, lancent ensuite une chasse à l'homme et les tirent comme des lapins. Les jours précédents, ils les avaient obligés à dire des blasphèmes en les torturant. Un juge eut la colonne vertébrale cassée par des coups; Plácido Alejandre Moreno reçut un coup de fusil en pleine face, on lui mit alors du fumier sur la blessure et on le laissa a demi enterré dans le cimetière, toujours vivant. Fernando Morillo, meunier de son état, avait été bastonné et mutilé avec des décharges électriques. José Moya fut égorgé. José Antonio Castillo fut tué à coup de bâtons. A chaque fois que l'on tuait, la mort était accueillie par des applaudissements de la foule ! De nombreux prêtres devinrent fous.

 Pour être juste il faudrait citer, un par un, situation par situation, les 8 300 prêtres, moines ou religieuses, les 3 000 laïcs d'un syndicat agricole confessionnel, mais aussi tous les anonymes qui n'ont pu être comptabilisés et qui moururent uniquement parce qu'ils avaient pris la liberté de croire en Dieu, sans aucune autre charge.

166 églises seront complètement brûlées, 1 800 hors d'usage, 3 000 très gravement endommagées.

 Puis 85.940 (des études récentes en se basant sur des listes nominatives ramèneraient ce chiffre autour de 70 000) assassinats dont 75.000 auraient eu lieu entre le 18 juillet et le 1er septembre 1936 et dans lesquels il y aurait eu 5.000 femmes. (La droite annonça 430 000 morts. Chiffre totalement exagéré) Ernest HEMINGWAY dans son livre "pour qui sonne le glas" parle d'un petit village ou des membres de la bourgeoisie furent fouettés presque jusqu'à la mort puis jetés du haut d'une falaise. C'est exactement ce qui se passa à RONDA, le superbe village andalou, où 512 personnes furent précipitées dans le vide, rien que dans le premier mois de la guerre.

 Dans les grandes villes, tous les partis politiques et les syndicats créent des organismes copiés sur les Russes et qu'ils appellent d'ailleurs TCHEKAS avec fierté. Ces "tchékas" bien qu'ils soient tous rattachés à un parti ou à un ministère ont un pouvoir illimité. Ce sont eux qui donnent l'ordre d'emmener les victimes à "dar un paseo" (faire une promenade) et avant la fameuse promenade, ils ont subi toutes sortes de vexations et d'humiliations. Le chef de ce "tribunal" inscrit sur les papiers la lettre L, que l'on peut prendre pour Liberté, mais si la lettre est suivie d'un point, c'est l'exécution immédiate. Cette besogne est le plus souvent accomplie par d'anciens criminels de droit commun que l'on a sorti des prisons.

GARCIA ATADELL, un ancien imprimeur va devenir le chef de la "tcheka" Brigade d'Enquête Criminelle" certainement la plus redoutée de toutes avec la "Patrouille de l'aube". Cet homme va puiser dans les fichiers du Ministère de l'Intérieur pour l'identification des membres des partis de droite. (Beaucoup de ces chefs de tchékas deviendront plus tard des hauts fonctionnaires de la police officielle de la République). Mais de nombreux ouvriers aussi vont être exécutés par leurs propres camarades, accusés d'avoir montré trop de servilité envers les patrons. Comme chez les Nationalistes il y a de nombreux règlements de comptes, des liquidations d'adversaires ou de rivaux. La plupart des "accusés" ne savent pas de quel délit ils peuvent être coupables et d'ailleurs, dans la majorité des cas, le fait qu'ils vivent dans un tout petit confort est une raison plus que suffisante.
On rapporte qu'à MADRID, la fenêtre de la chambre du Président de la République AZAÑA dans sa résidence du Palais National, donne sur la CASA DEL CAMPO où vont avoir lieu tant et tant d'exécutions que celui-ci n'arrivait plus à trouver le repos.Chaque matin on trouve de 80 à 100 cadavres. 6 775 morts seront comptabilisés au mois de novembre 1936. Il y aura 17 000 personnes assassinées à Madrid en dehors des faits de guerre. Bien qu'il soit dans l'impossibilité d'empêcher ce massacre, en sa qualité de Président de la République, il se sent moralement responsable face à l'Histoire.
 Il va y avoir un certain nombre de " bouchers" qui prendront plaisir à tuer et qui vont tuer pour satisfaire ce plaisir. C'était le cas de Garcia Atadell , mais la plupart des communistes et des socialistes qui font partie de ces bandes d'exécuteurs, pensent qu'ils accomplissent leur devoir, dans une sorte de campagne militaire. Quant aux anarchistes de la F.A.I. ou la C.N.T. il semble qu'ils tuaient avec une sorte de mysticisme, décidés à écraser ce monde corrompu, symbole d'un passé bourgeois. H. THOMAS écrit : D'ailleurs ils vont emmener la plupart de leurs victimes devant la belle baie de SITGES au lever du jour pour qu'ils puissent voir, pour la dernière fois, la splendeur du monde. -" Regarde comme la vie aurait pu être belle - eussent pu dire les assassins - si seulement tu n'avais pas été un bourgeois."-

et il ajoute: -"Si les anarchistes n'avait pas consommé tant d'essence pour emmener leurs victimes mourir dans des beaux sites, et pour incendier les églises, la tâche des forces armées qui combattaient en Aragon aurait été grandement facilitée "-

 Je connais très bien cette région de SITGES où je passe mes vacances depuis trente ans et je pense que les raisons qui poussèrent les anarchistes à emmener leurs victimes à cet endroit n'avaient pas la grandeur, ni le lyrisme qu' H. Thomas a bien voulu leur donner. Je connais l'Espagne et les Espagnols. Je sais que je ne pourrais pas avoir de renseignements de la part des anciens de la région. Demander à l'Administration soulèverait la suspicion et des réponses évasives puisque personne ne veut plus savoir. Il ne reste que la déduction, et la déduction est celle-ci :
A cette époque, la seule route ralliant BARCELONE à SITGES était celle qui longe la mer par les fameuses côtes de "GARRAF ". Cette route à été découpée sur les bords d'une falaise abrupte qui atteint, et peut dépasser, la cinquantaine de mètres à certains endroits. Les camions chargés de personnes à fusiller s'arrêtaient certainement à deux ou trois kilomètres avant d'arriver à SITGES, puis on devait placer les victimes tout à fait au bord de la falaise au moment de les abattre. De cette façon, la plupart devait tomber directement à la mer ou sur les rochers cinquante mètres plus bas. Il suffisait de pousser du pied ceux qui éventuellement restaient en haut. Pas de tombes à creuser ! Pas de corps à ensevelir ! Il faut rappeler que l'attrait pour la mer n'est venu que beaucoup plus tard, les plages étaient désertes et la route peu fréquentée.

 Sur les 7 600 officiers subalternes qui vont se trouver, par hasard, en territoire Républicain, 1 500 seront fusillés, 1 500 jetés en prisons où ils seront peu à peu éliminés ; 1 000 trouveront refuge dans des ambassades, enfin d'autres vont pouvoir s'échapper et passer en territoire nationaliste.

Tous ces renseignements, vous pourrez les trouver dans les livres ou dans des encyclopédies cités, mais si, comme moi, vous avez vraiment voulu savoir et vous avez appris ce qui s'est réellement passé et pris connaissance de tous ces événements, enfouissez-les dans le fond de votre mémoire et n'en parlez jamais:
Il y avait en Espagne l'insulte suprême et cette insulte était "CABRON" (si vous cherchez dans un dictionnaire espagnol vous trouverez : homme qui consent l'adultère de sa femme). On en a inventé ensuite un mot encore plus blessant et ce mot est "FACHA" (fatcha) raccourci de fasciste qui se traduit bien en français par " facho ". Eh bien, si au cours d'une conversation vous entendez parler de la guerre d'Espagne surtout, surtout ne dites pas -" Attendez ! mais de l'autre côté aussi il y a eu des morts !"- Vous seriez alors traité de "facha" et cette étiquette vous suivrait toute votre vie!.
  Car ces morts n'existent plus, n'existent pas et n'ont jamais existé ! *. Ils ont été carrément gommés, effacés de l'histoire, volatilisés, disparus non pas par un coup de baguette magique comme on dirait en France, ni par l'œuvre du Saint Esprit comme on dirait en Espagne, mais par un terrorisme intellectuel poussé à l'extrême : Ces morts ce sont les fachos qui essayent de faire croire qu'il y en a eu, mais ils ne sont jamais parvenus à leurs fins. ( D'ailleurs ils n'y essayent même plus !) Il y a bien eu quelques petits morts par ci, par là, mais c'est normal en temps de guerre ! Et puis, en plus, c'étaient des salauds de fascistes, et ils n'avaient que ce qu'ils méritaient!.

Des victimes, il n'y en a eu que du côté républicain. Les bons étaient de ce côté, les méchants de l'autre !
 Il est totalement inutile de vouloir rétablir un peu de vérité. Vous vous feriez mal juger, et j'irais même jusqu'à dire que, dans certains milieux et pendant longtemps, vous auriez mis votre vie en danger.

* Au point que dans une liste de discussion, un jeune qui n'avait sans aucun doute qu'une seule version des faits, répondit qu'il y avait bien aussi des personnes qui prétendaient avoir vu des ovnis.


Photo de la falaise du superbe village andalou de Ronda  d'où 512 personnes seront  précipitées dans le vide, rien que dans le premier mois de la guerre
Cimetière de Paracuellos del Jarama ou furent fusillés 4 500 des 8 000 prisonniers "politiques" de la carcel modelo et d'autres de Madrid. Les autres se trouvent a Aravaca et Torrejon de Ardoz
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*Le gouvernement républicain les autorisera vers la fin de la guerre. Il y aura même l' enterrement religieux d'un de ses membres et le cortège funèbre traversera toute la ville de Barcelone, tous les politiciens ostensiblement en tête pour que le monde "sache" que la tolérance était la ligne de conduite des Républicains (!!!)
Francisco Largo Caballero en 1933: "«La Iglesia ha de ser arrancada de cuajo de nuestro suelo. Sus bienes han de ser expropiados»; «La Iglesia ha de desaparecer para siempre. Las Órdenes religiosas han de ser disueltas. Los obispos y cardenales han de ser  fusilados y los bienes eclesiásticos han de ser expropiados»,  en caso de ganar las derechas, procederemos a declarar la guerra civil".
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Frank Bokernau ne pouvait pas alors devinait l'avenir. Il ne pouvait pas savoir à ce moment là que le "troisième front" se chargerait de faire oublier ces atrocités en brandissant celles de ses ennemis


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